Entrepreneuriat

Comment passer
d’une idée
entrepreneuriale
à l’action?

Selon les observations de Carol Gilbert, directeur de la formation continue et du service aux entreprises du Cégep Garneau, le moyen le plus efficace de concrétiser une idée entrepreneuriale avec succès est d'en parler aux gens qui nous entourent. Simple, mais essentiel.

Carol Gilbert est à l'origine des événements Secondaire en spectacle, qui en sont maintenant à leur 15e édition et qui se déroulent chaque année dans plusieurs écoles secondaires à la grandeur du Québec.

Après avoir démarré l'entreprise Événement VIP, M. Gilbert a choisi d'exploiter son intérêt pour l'entrepreneuriat en se dirigeant vers le milieu de l'éducation.

Aujourd'hui, il est responsable de la nouvelle École d'entrepreneuriat de Québec, un projet lancé suite aux résultats de l'Indice entrepreneurial québécois. Produit par la Fondation de l'entrepreneurship, ce rapport a révélé qu'en 2014, 25 % des québécois de 18 à 34 ans avaient l'intention de démarrer une entreprise, une proportion très élevée.

« On espère qu'en offrant plusieurs services et professionnels au même endroit, l'École d'entrepreneuriat de Québec pourra donner de la motivation aux jeunes, qui sont souvent contraints de passer par plusieurs organismes pour démarrer leur entreprise », explique Carol Gilbert.

S'il est vrai que l'intention de démarrer une entreprise chez les jeunes est plus fréquente au Québec qu'ailleurs au Canada, tout comme la valorisation de l'entrepreneuriat, il est aussi vrai que les jeunes canadiens hors-québec sont plus nombreux à passer à l'action. Au-delà des procédures légales et administratives, quelle est la première étape pour passer de l'idée à l'action?

La concrétisation d'une idée passe par d'abord sa circulation

Si vous voulez vous lancer en entreprise, M. Gilbert vous conseille fortement de parler de vos idées aux gens à qui vous avez confiance.

« La plus grosse erreur que peut faire une personne qui a l'intention de démarrer son entreprise est de ne pas partager son idée par peur de se la faire voler », explique-t-il.

Le point de vue d'un individu est extrêmement limité, rappelle M. Gilbert. Exposer son idée aux autres et tenir compte de leurs points de vue permet non seulement de concrétiser l'idée en question, mais également de découvrir si des idées semblables ont déjà été concrétisées ailleurs.

« Toute idée est bonne si elle répond à une problématique et à un besoin. Mais au départ, toute idée est très abstraite. Lorsque vous confrontez votre idée à différents points de vue, des morceaux tombent et des défis apparaissent. Paradoxalement, au lieu de vous décourager, ce phénomène vous met en confiance, car votre idée devient plus concrète, donc plus forte. Il reste son noyau, son essence ».

Selon M. Gilbert, quand il est question de démarrer une entreprise, le passage de l'intention à l'action se produit beaucoup plus naturellement et facilement à partir du moment où l'idée d'affaires est forte, c'est-à-dire concrète.

La popularité de l'entrepreneuriat et la réputation des entrepreneurs

M. Gilbert a constaté qu'en à peine 5-10 ans, la perception des entrepreneurs a beaucoup changé, ce qui explique possiblement la hausse en popularité de cette vocation.

« Pendant les premières années de mon parcours professionnel, l'entrepreneur était perçu comme une personne malhonnête : le cliché de la bedaine et du cigare qui fait de l'argent sur le dos des pauvres consommateurs. Aujourd'hui, il est davantage perçu comme une personne ayant la capacité d'être autonome et la volonté de prendre sa propre vie en main », explique-t-il.

Cette nouvelle perception va de paire avec une modification des comportements entrepreneuriaux, souligne M. Gilbert. Aujourd'hui, les entrepreneurs s'investissent beaucoup plus dans l'économie sociale et dans leur communauté qu'avant. De plus, selon ses observations, les entrepreneurs ne considèrent plus systématiquement l'autre entreprise comme un compétiteur, mais plus facilement comme un partenaire.

« Avant, quand je faisais des recherches de commandites, il y a avait toujours des clauses d'exclusivité. Les autres entreprises étaient davantage considérées a priori comme des ennemis. Aujourd'hui, cette tendance est beaucoup moins forte », illustre-t-il.

Accompagner l'entrepreneur en démarrage

Ce printemps, l'École d'entrepreneuriat de Québec a accueilli sa première cohorte. Carol Gilbert croit que ces jeunes seront en mesure de concevoir et d'appliquer leur modèle d'affaires non seulement grâce aux ressources offertes par l'école, mais également grâce à cet élément non négligeable qu'est l'échange d'idées avec leurs pairs par du codéveloppement. Heureusement, cette étape du processus de création d'entreprise est accessible à tous, rappelle-t-il.

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Avec la participation de

Carol Gilbert
Directeur de l'École d'entrepreneuriat de Québec
www.ecoleentrepreneuriat.com